S'il est une singularité qui distingue le Musée de la Bendrologie de Manéga de tous les Musées du monde, c'est le mystère dont le visiteur est entouré en franchissant le lourd portail du Pavillon GUIEGUEMDE, abritant les principes de la mort du milieu culturel du Musée.

Les phrases qui introduisent la visite dans un rythme funèbre d'outre-tombes font comprendre à l'étranger qu'il entre dans un domaine qui n'est pas du commun des mortels.

"Fils de mes Pères
Fils de mes Pères
Toi, dont le sentier
Traverse un sentier
Quelles que soient tes convictions
Philosophiques ou religieuses
Je te prie !
Décoiffe-toi
Déchausse-toi
Cesse de fumer
Entre à reculons
Ici
Commence la mort
Ici
Commandent les morts."

Tous les objets ici relèvent de rites des morts ; on entre et sort dès lors à reculons, déchaussé, décoiffé, cela relevant de prescriptions de la coutume concernant tous les contextes de Mort, la mort, étant l’envers de la vie, chez les Mossé.

La première salle à gauche est consacrée aux rites d’inhumation avec les masques Karinsé et le mystique Tingsoba. La tunique du masque est composée de bandes de cotonnade ayant servi à attacher les bouches des morts et ayant recueilli les dernières sueurs, les dernières salives et les derniers sangs des êtres humains.

La deuxième salle à gauche est consacrée aux rites des funérailles avec les masques Soukous (noirs). Là, reposent un squelette avec attributs des Younyonsé et la pierre tombale de l’inhumation.

La première salle à droite est consacrée aux devins Bougo dont la civilisation est antérieure au Xè siècle ; ses tenues sont couvertes de cauris (6000 dans la tradition) ; ils subissent leur initiation dans des grottes.

La deuxième salle à droite est consacrée aux fétiches de toutes configurations et natures dont les fétiches à clous qui couvrent toute la zone soudano-sahélienne et la forêt. On y trouve aussi les sceptres de générations (générations de 25 ans) et les tenues sacrées des guerres traditionnelles.

Dans ce lourd bâtiment est la salle Joseph WRESINSKI de la lutte contre la misère et l’exclusion (Dalle Africaine Sacrée du Quart Monde).

"Wilma" - orateur, maître du masque

Les Fétiches à clous et statuettes sacrées

Les fétiches à clous couvrent toute l’Afrique au dessous du Sahara. Les origines et les attributions ne se recoupent pas toujours ; dans un monde qui cherche à détecter et punir les sorciers, les détenteurs de pouvoirs occultes parce qu’au service du mal et des troubles sociaux, le mystère est gardé par les détenteurs ; au plus diront-ils que leur fétiche n’est qu’au service du bien ; même s’il détecte de mauvais esprits, il peut les rendre dociles et humains ; en d’autres termes, il ne serait là que pour l’intérêt public ; il est donc difficile de trouver les liens communs et un fil conducteur pour percer le mystère des fétiches à clous.

Le Prêtre Bougo

Les vêtements protecteurs et de combat

Ces habits comportent des amulettes qui sont confectionnées par des personnes spécialisées dans les compositions de poisons mystiques.

L’ennemi étant foudroyé par la vue de telle tenue portée ; les habits FET/01A et FET/02A ont été utilisés à la fin du siècle dernier notamment dans la lutte contre la colonisation en 1896 ; les amulettes sont en peau de lion ; chaque tenue est restée imbibée de mixtures plusieurs jours durant.


Vêtements de protection

Pour de plus amples informations sur ce pavillon, outre les visites sur le Musée, voir l'ouvrage "Le Pavillon de la Mort" dans la collection "Le Musée expliqué".